Quelle ne fût pas ma surprise lorsqu'en rentrant chez moi ce matin, je ne trouvais plus ma maison. Non pas que je ne me souvenais plus de l'adresse, je savais très bien où elle se trouvait, mais elle n'était tout simplement plus là !
J'avais face à moi le vide le plus total alors qu'hier encore elle allait très bien ! Je décidai donc d'aller demander conseil à un ami non loin de là. Surpris de la nouvelle — il y avait de quoi — il tient à aller voir ça de ses propres yeux.
Il revint en souriant :
« Pfff tu m'as bien eu ! — Hein ? Elle est revenue ? »
Ignorant les sarcasmes de mon ami, je retourne sur place, pensant comme lui que je n'étais tout simplement pas très réveillé et que tout rentrerait dans l'ordre.
Rien n'avait changé. Toujours rien en vue au numéro 223. Je m’apprêtai donc à aller voir chez mes voisins si tout allait bien pour eux, et me rendis alors compte que je n'étais jamais allé les voir !
J'essayai tout d'abord la maison d'en face, numéro 224. Une belle façade, colorée mais tout de même sobre, m'attendait. Je gravis les quelques marches menant à la porte d'entrée et me retrouve face à un digicode. Zut.
Du coup j'allai voir juste à côté, au 222. Là visiblement les locataires ne passaient pas très souvent ou venaient juste d'arriver parce qu'il y avait encore le message de bienvenue du constructeur sur la porte : « Welcome to nginx! »
Visiblement, les maisons voisines n'avaient tout de même pas disparu, même celle du 226 qui n'avait curieusement pas de porte d'entrée visible était là !
Alors pourquoi diable n'arrivais-je pas à voir la mienne alors que mon ami le pouvait ? Mon opticien-opérateur (Wifirst) m'affirmait pourtant n'opacifier aucun contenu…
Pour en avoir le cœur net, j'ai testé d'autres lunettes que j'avais sous la main (heureusement, elles n'avaient pas disparu elles) et le 223 s'est soudainement animé.
L'histoire ne dit pas si ce sont mes lunettes qui était défectueuses, mais c'est quand même louche.